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Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 14, trad. Loève-Veimars, 1830.djvu/200

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CONTES NOCTURNES.

l’état de grossesse devenait de plus en plus visible. Elle prit les deux bras de la pauvre enfant, la regarda fixement et lui dit d’une voix brève : Ma chère fille, tu es mère !

À ces paroles, Hermenegilde leva les yeux vers le ciel avec ivresse, et s’écria avec attendrissement : Oui, je le suis ! Oh ! je le suis. — Il y a long-temps que j’ai senti que mon époux chéri n’était pas tombé tout entier sous le fer ennemi. — Oui ! Le moment du plus grand bonheur, que j’ai éprouvé sur terre, s’est prolongé pour moi ; je le retrouverai, mon Stanislaws, dans le gage précieux qu’il m’a laissé de notre douce alliance !

La princesse sentit toutes ses idées se troubler, elle crut qu’elle allait elle-même perdre l’esprit. Le ton de vérité qui régnait dans les paroles d’Hermenegilde, son ravissement, l’enthousiasme