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Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 14, trad. Loève-Veimars, 1830.djvu/214

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CONTES NOCTURNES.

— Elle le fera, dit le comte Xavier d’un ton froid et orgueilleux ; elle me donnera sa main pour sauver son honneur. Je reste ici, et tout s’arrangera.

En ce moment, il s’éleva un sourd murmure : on apportait Hermenegilde, que le jardinier avait trouvée sans vie dans le pavillon. On la déposa sur un sopha. Avant que la princesse pût l’empêcher, Xavier prit sa main. Tout-à-coup elle se dressa en poussant un cri horrible qui semblait ne pas venir d’une voix humaine ; non, c’était celui d’une bête fauve ; puis elle regarda le comte avec des regards de feu qui devaient le pétrifier. Il ne put les soutenir, chancela, recula quelques pas, et murmura d’une voix à peine intelligible : Des chevaux ! Sur un signe de la princesse, on le conduisit dans le vestibule. —

Du vin ! du vin ! s’écria-t-il. Il en but