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Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 14, trad. Loève-Veimars, 1830.djvu/30

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CONTES NOCTURNES.

Mais lorsque l’étranger la pria de passer à son cou une des plus belles chaînes, de mettre à ses bras de magnifiques bracelets, et qu’il lui présenta un petit miroir de poche pour se regarder à son aise, Andrès dit à l’étranger : — Ah, monsieur ! pourquoi exciter l’envie de cette pauvre femme par des choses qui ne lui conviennent pas, et qu’elle ne saurait même désirer. Ne vous fâchez pas, monsieur, mais la simple chaîne de corail rouge, que Giorgina avait à son cou la première fois que je la vis à Naples, est mille fois plus chère pour moi que tous ces brillans trompeurs !

— Vous êtes aussi trop rigoureux, dit l’étranger, en riant d’un air moqueur, de ne pas accorder à votre femme malade l’innocent plaisir de se parer avec ces joyaux, qui ne sont pas trompeurs, mais bien réels. Ne