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Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 14, trad. Loève-Veimars, 1830.djvu/34

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CONTES NOCTURNES.

En partant, l’étranger dit encore à Giorgina qu’il lui permettait expressément de se parer de ses diamans, si cela lui faisait plaisir, puisqu’elle manquait totalement de distraction dans cette forêt solitaire. Giorgina rougit du plaisir secret qu’elle éprouvait de pouvoir satisfaire ce penchant particulier à toutes les femmes, et surtout à celles de sa nation, pour les pierreries et les parures ; et Denner se mit en marche avec Andrès, à travers le bois sombre et désert. Dans un épais taillis, les dogues se mirent à flairer tout autour d’eux, et à regarder leur maître d’un air prudent et avisé.

— Il ne fait pas bon ici, dit Andrès, en armant la batterie de son fusil, et il marcha devant l’étranger avec ses chiens fidèles. Souvent il croyait entendre du bruit dans les arbres, et quelquefois il apercevait au loin une figure sombre