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Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 14, trad. Loève-Veimars, 1830.djvu/41

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IGNACE DENNER.

en sa présence j’éprouve un malaise involontaire. As-tu remarqué, chère Giorgina, qu’il ne regarde jamais personne en face ; et souvent ses regards étincèlent si fort du fond de ces petits yeux creux, et il rit d’un air si rusé que le frisson s’empare de moi. Ah ! puissent mes soupçons ne pas se réaliser.

Giorgina chercha à détourner son mari de ces sombres pensées, en assurant qu’elle avait souvent vu dans son pays, et surtout dans l’auberge de ses parens adoptifs, des gens d’un extérieur repoussant, en qui elle avait reconnu par la suite d’excellentes qualités. Andrès parut rassuré ; mais, dans le fond de son âme, il se promettait d’être sur ses gardes.