Aller au contenu

Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 14, trad. Loève-Veimars, 1830.djvu/40

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
36
CONTES NOCTURNES.

prenait pas pourquoi Andrès se montrait si réservé, si silencieux, et en général aussi triste avec lui.

— Ah ! ma bien aimée, dit Andrès, la voix intérieure qui me dit jadis que je ne devais rien accepter de l’étranger, cette voix n’a cessé de me parler. Je suis souvent tourmenté par ses reproches ; il me semble qu’un bien mal acquis est entré dans ma maison avec son argent. Sans doute aujourd’hui je puis me fortifier plus souvent par un bon plat, par un coup de vin généreux ; mais crois-moi, ma chère Giorgina, si nous avions eu une bonne vente, et qu’il nous fût venu quelques gros de plus, bien gagnés, je trouverais un meilleur goût à notre pauvre bière, qu’au bon vin que nous apporte l’étranger. Je ne puis absolument pas me familiariser avec ce singulier marchand, et souvent