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Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 14, trad. Loève-Veimars, 1830.djvu/82

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CONTES NOCTURNES.

ouvrit les yeux, comme après un long sommeil, vers le milieu de la journée. Elle se releva avec peine, elle appela Georges ; mais comme personne ne lui répondait, elle crut que Georges avait été aussi égorgé. Le désespoir lui donna des forces, elle s’élança dans la cour en criant : Georges ! Georges ! — Alors une voix faible et plaintive lui répondit d’une mansarde : Maman, ah ! chère maman, est-ce toi ? Viens auprès de moi ! j’ai grand’faim ! — Giorgina monta en toute hâte, et trouva le petit que l’effroi avait fait enfuir le premier, et qui n’avait pas eu le courage de descendre. Elle prit avec ravissement son enfant sur son sein, ferma la porte et attendit d’heure en heure, réfugiée dans le grenier, le retour d’Andrès qu’elle croyait aussi perdu. L’enfant avait vu du haut plusieurs hommes entrer dans la maison, et en sortir