Aller au contenu

Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 15, trad. Loève-Veimars, 1830.djvu/118

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
108
CONTES NOCTURNES

bourg. Là il fut saisi d’un singulier pressentiment en entrant dans les misérables chambres de l’auberge ; il lui sembla qu’elles lui étaient aussi connues que s’il était déjà venu en ce lieu ou qu’on le lui eût dépeint dans le plus grand détail. La comtesse se retira dans sa chambre à coucher, et le jeune avocat ne put dormir tant l’inquiétude l’agitait. Lorsque le soleil du matin éclaira sa chambre, ses regards tombèrent sur une tapisserie placée dans un coin de la chambre, il s’aperçut que la couleur bleue, dont la chambre était badigeonnée, s’était détachée sur une grande étendue où l’on avait barbouillé toutes sortes de figures hideuses, en guise d’arabesques dans le goût des tatouages de la Nouvelle-Zélande.

Le jeune avocat, transporté de joie et comme hors de lui, s’élança du lit ; il se trouvait dans la chambre où le