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Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 15, trad. Loève-Veimars, 1830.djvu/165

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LE CŒUR DE PIERRE.

— Un mauvais sujet ! un enfant de six ans ! dit la dame étonnée.

— Vous connaissez l’histoire de mon frère cadet, dit le vieillard ; vous savez qu’il me trompa plusieurs fois d’une manière indigne ; qu’étouffant tout sentiment fraternel, chaque service que je lui rendais était une arme qu’il dirigeait contre moi. Il n’a pas dépendu de lui que je n’aie perdu mon honneur et ma position sociale. Vous savez qu’il y a quelques années, étant plongé dans la plus profonde misère, il vint à moi, me promettant de mettre un terme aux désordres de sa vie ; vous savez aussi que je le reçus en frère, et qu’il profita de son séjour dans ma maison, pour s’approprier certains documens… mais silence là-dessus. Son fils me plut, et je le gardai, après que son misérable père, qui voulait me faire un procès criminel, eut été forcé de s’enfuir loin