Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 15, trad. Loève-Veimars, 1830.djvu/164

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
154
CONTES NOCTURNES.

juif errant, je vois le signe invisible, la marque de Caïn sur le front du méchant ! Je reconnais les avertissemens secrets que donne comme des énigmes le roi des cieux, que nous nommons le hasard. Une jeune et douce fille s’offre à nous avec des regards purs comme ceux d’Isis, mais qui ne pénètre pas son âme, s’expose à se voir blesser par des griffes de lion et entraîner dans l’abîme.

— Encore ces fâcheux rêves ! dit la dame. Qu’est devenu ce charmant enfant, le fils de votre frère, que vous aviez recueilli il y a quelques années, et en qui vous sembliez trouver tant d’amour et de consolation.

— Cet enfant, répondit le vieillard d’une voix rude, je l’ai repoussé ! c’était un mauvais sujet, une vipère que je réchauffais dans mon sein.