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MAÎTRE JEAN WACHT

sait le courage héroïque de la femme. La sienne, orpheline, avait perdu la succession d’une tante immensément riche, l’amour de tous ses parens ; elle avait résisté avec un courage inébranlable aux cruelles tentatives des prêtres, qui remplirent sa vie de tourmens et d’amertumes, lorsque après avoir été élevée dans la religion catholique, elle épousa Wacht qui était protestant, et que, par suite d’une ardente conviction, elle eut peu de temps après adopté elle-même cette croyance. Toutes ces pensées se présentaient à l’esprit de Wacht, et il versa des larmes brillantes lorsqu’il se rappela avec quelle émotion il avait conduit la vierge à l’autel. Nanni était en tout sa mère ; Wacht aimait cette enfant avec une ardeur à laquelle rien ne pouvait être comparé, et cela était plus que suffisant pour lui faire rejeter comme abominable toute