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MAÎTRE JEAN WACHT

depuis long-temps je désire que tu m’apportes mon goûter à l’atelier. Viens aujourd’hui : nous avons à espérer une belle soirée. N’est-ce pas, Nanni, ma chère, tu le feras. Tu m’apprêteras toi-même les tartines de beurre, je les trouverai meilleures. Puis maître Waclit prit sa chère enfant dans ses bras, écarta de la main les boucles brunes de son front, l’embrassa, la serra sur son cœur, la caressa, enfin il exerça tout le pouvoir des manières affectueuses qu’il avait à sa disposition, et dont il connaissait très-bien le charme irrésistible.

Un torrent de larmes s’échappa des yeux de Nanni, et ce ne fut qu’avec peine qu’elle balbutia ces paroles : — Mon père, mon père ! — Allons, allons, dit Wacht, (il était facile de remarquer quelque altération dans le ton de sa voix), tout peut encore s’arranger.