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CONTES NOCTURNES

Huit jours s’étaient écoulés. On pense bien que pendant ce temps Jonathan ne s’était pas montré, et que le maître n’avait pas dit un mot sur son compte. Le dimanche, la soupe fumait déjà et toute la famille étant prête à se mettre à table, maître Wacht demanda d’un air serein — où reste donc notre Jonathan ? Rettel dit tout bas pour ménager la pauvre Nanni. — Mon père, ne savez-vous donc pas ce qui est arrivé ? Jonathan ne doit-il pas craindre de paraître à vos yeux ?

— Voyez le sot, dit Wacht d’un ton rieur, que Christian coure tout de suite le chercher. On peut bien penser que le jeune avocat ne manqua pas de se présenter aussitôt, mais dans les premiers momens de son arrivée, un nuage orageux semblait planer sur tous ; néanmoins les manières aisées, l’air content de Nanni, ainsi que l’origi-