Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 2, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/146

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— Quel soupçon ! s’écria Nicolo tout effrayé, quel effroyable soupçon ! Signora, me jugez-vous donc si méchant ? ai-je donc une si mauvaise renommée, que vous pensiez ainsi de moi ? S’il en est ainsi, faites-vous accompagner par Michèle, qui vous a déjà sauvée et qui prendra avec lui une nombreuse troupe de sbires.

— Que dites-vous ? répondit Marianna en le regardant fixement. Vous proposez que des sbires nous accompagnent ? Allons, signor Nicolo ! je vois que mes soupçons étaient injustes. Pardonnez-moi mes paroles inconsidérées. Et cependant je ne puis vaincre mes inquiétudes, et je prie encore mon cher oncle de ne pas se rendre à votre invitation.

Le signor Pasquale avait écouté tout ce discours avec attention ; il ne put se contenir plus long-temps, il tomba à genoux devant sa nièce, prit ses mains,