Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 2, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/193

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donner un concert où je frappais les timbales, emploi qui m’était délégué à cause de la justesse de mon oreille. Depuis, j’ai vu combien ces concerts étaient fous et ridicules. D’ordinaire, mon maître jouait deux concertos de Wolff ou d’Emmanuel Bach, un amateur de clarinette se mettait aux prises avec les compositions de Stamitz, et le receveur des impôts dépensait tant de souffle dans sa flûte qu’il éteignait régulièrement les deux lumières placées sur son pupitre, qu’on était sans cesse forcé de rallumer. Pour le chant, il ne fallait pas y songer ; ce qui causait un grand déplaisir à mon oncle. Il parlait encore avec enthousiasme du temps où les quatre chantres des quatre églises se réunissaient dans la salle de concert pour exécuter l’opéra de Charlotte à la cour. Il vantait surtout la tolérance qui présidait à ces réunions ; car, outre les deux chantres des églises