Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 2, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/203

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les cordes et dévissèrent leurs embouchures. Les seuls dilettanti restaient à leur place, et le receveur des impôts s’écria d’un ton lamentable : — O Dieu, quel jour funeste ! — Toute ma timidité m’avait abandonné, je barrai le chemin à la clarinette, et je la suppliai, je la conjurai de rester, et je lui promis, tant ma crainte était grande, de lui faire six menuets avec un double trio pour le bal de la ville. — Je parvins à l’adoucir. Il revint à son pupitre, ses camarades l’imitèrent, et bientôt l’orchestre fut rétabli ; l’organiste seul manquait. Il traversait lentement le marché ; mais aucun signe, aucun cri ne le décidèrent à rétrograder. Térésina avait regardé toute cette scène en se mordant les lèvres pour ne pas rire, et Laurette, dont la colère était passée, partageait l’hilarité de sa sœur. Elle loua beaucoup mes efforts, et me demanda si je jouais