Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 2, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/204

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

du piano ; avant qu’il me fût possible de répondre, elle m’avait déjà poussé à la place de l’organiste. Jamais je n’avais accompagné le chant ni dirigé un orchestre. Térésina s’assit auprès de moi, et me donna chaque fois la mesure ; je recevais sans cesse de nouveaux encouragemens de Laurette ; l’orchestre s’échauffa, et le concert alla de mieux en mieux : dans la seconde partie, on s’entendit parfaitement, et l’effet que produisit le chant des deux sœurs paraîtrait incroyable. Elles étaient mandées à la Résidence, où de grandes solennités devaient avoir lieu pourleretour du prince ; elles consentirent à rester parmi nous jusqu’au jour de leur départ pour la capitale, et nous eûmes ainsi plusieurs concerts. L’admiration du public alla jusqu’au délire. La vieille cantatrice de la cour fut seule mécontente, et prétendit que ces cris impertinens ne méritaient