Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 2, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/209

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courbettes, Térésina, penchée hors de la voiture, riait aux éclats, tandis que Lauretta se cachait le visage de ses deux mains, en s’écriant que ma vie était en péril. Son désespoir redoubla mon courage, j’enfonçai mes éperons dans les flancs du coursier ; mais, au même instant, je fus lancé à quelques pas sur la poussière. Le cheval demeura alors immobile, et me contempla, le cou tendu, d’un air passablement sardonique. Je ne pouvais me relever, le cocher vint à mon aide ; Lauretta s’était élancée de la voiture ; elle criait, elle pleurait à la fois, et Térésina ne cessait de rire jusqu’aux larmes. Je m’étais foulé le pied, et il m était impossible de remonter à cheval. Comment continuer le voyage ? On attacha ma monture derrière le carrosse, dans lequel je me plaçai à grand’peine. La voiture était étroite, déjà encombrée par les deux femmes et par