Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 2, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/220

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cert où je lui avais dérobé un succès par un accord frappé mal à propos.

Asino tedesco ! s’écria le ténor. J’eus peine à me contraindre, tant j’éprouvais l’envie d’entrer subitement et de jeter le chanteur italien par la fenêtre ! Je me retins. Lauretta continua : elle raconta qu’elle avait voulu me chasser, mais que mes prières l’avaient touchée, et qu’elle avait consenti par compassion à me laisser étudier le chant auprès d’elle. À mon grand étonnement, Térésina confirma les paroles de Lauretta.

— C’est un bon garçon, dit-elle. Maintenant, il est amoureux de moi, et il écrit tout pour l’alto. Il a quelque talent, mais il faut qu’il se débarrasse de ce que je ne sais quoi de raide et d’empesé qui est particulier aux Allemands. J’espère faire de lui un compositeur qui écrira le contr’alto, car les morceaux nous manquent ; ensuite je le planterai