Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 2, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/228

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

plaisantant sur nos rapports passés, je leur fis sentir de quel poids d’expérience et de raison les années m’avaient chargé. — Il est très-heureux, leur dis-je, que j’aie fait manquer autrefois le fameux final, car les choses étaient arrangées de manière à durer pendant l’éternité, et je crois que, sans cette circonstance, je serais encore assis au piano de Lauretta.

— Mais aussi, signor ! répliqua l’abbé, quel maestro a le droit de dicter des lois à la Prima Dona ? et d’ailleurs, votre faute commise dans un concert public était bien plus grande que la mienne, en petit comité sous cette vigne. Après tout, je n’étais maître de chapelle qu’en idée, et sans ces deux jolis yeux qui m’avaient étourdi, je n’aurais jamais commis une telle ânerie.

Ces paroles de l’abbé produisirent un effet merveilleux, car les yeux de Lau-