Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 2, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/227

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tragique, pour le prochain carnaval ; mais qu’elle ne jouerait que sous la condition que la composition d’un opéra séria me serait confiée ; car, disait-elle, la musique grave était mon fait et mon élément véritable. Lauretta, au contraire, prétendait qu’il serait fâcheux que j’abandonnasse le genre qui me convenait particulièrement, et que je ne me vouasse pas exclusivement à l’opéra-buffa ; elle était engagée comme Prima Donna pour cette sorte d’opéra, et elle jura qu’elle ne chanterait rien qui ne fût écrit de ma main. De notre séparation et de ma lettre, il n’en fut pas question. Tout ce que je me permis, ce fut de rapporter à l’abbé comment, plusieurs années auparavant, un final d’Anfossi m’avait valu un traitement semblable à celui qu’il venait d’éprouver. Je traitai ma rencontre avec les deux sœurs dans le ton tragi-comique, et tout en