Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 2, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/238

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en souriant : — Après tout, c’est un charmant homme !

Je n’y tins plus. Au risque de me faire éconduire un peu rudement, je priai le maître de chapelle de me présenter au baron, et de m’emmener lorsqu’il allait à ses concerts.

Haak me toisa avec de grands yeux. Je voyais déjà l’orage gronder dans ses regards ; mais tout à coup sa gravité fit place à un singulier sourire. — Bon ! dit-il. Peut être as-tu raison. Il y a de bonnes choses à apprendre du baron. Je lui parlerai de toi, et je pense qu’il consentira à te recevoir ; car il aime assez à recevoir les jeunes artistes.

Quelques jours après, je venais de jouer avec Haak quelques concertos très-difficiles ; il me prit mon violon des mains, et me dit : — Allons, Carl ! c’est ce soir qu’il faut mettre ton habit des dimanches et des bas de soie. Viens me