Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 3, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/113

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aux peines d’Antonio, tu te désespères parce que tu as connu des momens heureux dont le souvenir même s’est effacé en toi ? Pauvre enfant ! Viens, conduis-moi à la mer.

Antonio prit la vieille presque in volontairement, et la conduit à travers la place Saint-Marc. Tandis qu’ils marchaient, la vieille mendiante lui dit à voix basse : — Antonio, vois-tu cette tache de sang, sur le pavé ? Oui, du sang ! De ce sang naîtront de belles roses rouges pour te former une couronne ! pour toi et pour ta bien-aimée ! O Seigneur du ciel, quel nuage de lumière que celui qui s’avance vers toi en souriant ! Tonino, ses bras blancs comme la neige s’ouvrent pour te recevoir. Antonio ! enfant fortuné ! conduis-toi avec courage, et tu pourras cueillir des myrtes au crépuscule, des myrtes pour la jeune veuve qui sera ta fiancée. Mais ils