Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 3, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/128

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d’ambre, trahissaient suffisamment. Le lendemain, le doge écrivit à Sténo qu’il eût à se garder d’approcher du palais ducal et de la personne de la dogaresse, sous peine de bannissement… Rien n’égala la fureur de Sténo, forcé de s’éloigner de la dogaresse ; quelquefois il l’apercevait sur son balcon, s’entretenant gaîment avec de jeunes patriciens ; dans son aveugle rage, il imagina qu’elle n’avait repoussé ses hommages que parce que d’autres adorateurs avaient été plus heureux que lui, et il exprima hautement sa façon de penser à cet égard. Soit que le vieux Falieri eût appris quelques-uns des propos de Sténo, soit que l’apparition nocturne qu’il avait vue, lui semblât un avertissement du ciel, soit enfin que l’extrême différence d’âge le rendît soupçonneux et inquiet, il devint tout à coup sombre et défiant, tous les démons de la jalousie l’aiguillonnèrent à