Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 3, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/129

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la-fois, et il enferma Annunziata au fond de son palais, où elle resta cachée à tous les yeux, Bodoéri prit le parti de sa nièce, et fit de vifs reproches à Falieri ; mais toutes ses représentations fuient vaines. Ce changement arriva peu avant le jour du giovedi grasso. C’était l’usage dans les fêtes populaires, qui avaient lieu en ce jour, que la dogaresse prît place auprès du doge, sous un dais placé devant la place qui avoisine le palais. Bodoéri représenta au doge qu’il choquerait toutes les traditions s’il s’obstinait à ensevelir ce jour-là Annunziata dans sa retraite. — Crois-tu, lui répondit le vieux Falieri irrité, que je craigne de me voir enlever mon trésor, et que je ne compte plus sur ma bonne épée pour le défendre ? Mon ami, tu te trompes ; demain, je paraîtrai solennellement avec Annunziata sur la place Saint-Marc, afin que le peuple contemple la