Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 3, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/151

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même moment, un grand bruit se fit entendre sur les marches du palais, et un homme, poussé par les gardes, roula jusqu’au bas en se lamentant et en poussant de grands cris. Le peuple s’assembla autour de lui en riant hautement, et reconduisit avec des huées le docteur qu’il avait reconnu. C’est ainsi que le conseil de Basseggio avait été récompensé. Je courus aussitôt au logis ; là je composai mon baume, et je revins promptement au palais. Le vieux Falieri sortait en cet instant de ses appartemens. — Que veut cette vieille femme ? me dit-il. Je lui répondis que je venais proposer un moyen pour guérir la belle dogaresse. Aussitôt il me regarda fixement, passa sa main sur sa longue barbe grise, et, me poussant par les deux épaules, il me fît entrer si précipitamment dans ses appartemens, que j’eus peine à me tenir sur mes jambes. Ah !