Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 3, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/152

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Tonino, la pauvre enfant était assise sur ses coussins, pâle, abattue, gémissante, et s’écriant d’une voix éteinte : — Oh ! mon Dieu, le venin parcourt-il donc toutes mes veines ? Je lui pris la main et je la débarrassai de toutes les ligatures du docteur, et j’appliquai mon baume. — Je me sens déjà soulagée, dit la plaintive colombe. — Cent sequins te sont réservés si tu sauves la dogaresse ! s’écria le vieux Marino, et il quitta la chambre. Je restai trois heures à tenir sa petite main dans la mienne, à la frotter et à l’enduire de baume ; alors la dogaresse se réveilla de l’assoupissement dans lequel elle était tombée, et cessa de se plaindre de sa douleur. Elle me regarda d’un air riant et prononça quelques mots de reconnaissance. — Noble dame, lui dis-je, le ciel vous rend ce que vous avez donné. N’avez-vous pas sauvé jadis un jeune enfant en tuant un scorpion