Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 3, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/160

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les paroles furent alternativement répétées jusqu’à ce que le chant expirât au milieu du mugissement des vents. Le vieux Falieri sembla n’accorder aucune attention à ce concert, et il s’occupa d’expliquer à la dogaresse le but de la cérémonie qui avait lieu le jour de l’Ascension, où le doge s’unissait à la mer Adriatique en lui jetant un anneau du haut du Bucentaure.

Il parla des victoires de la république ; il dit comment l’Istrie et la Dalmatie avaient été conquises sous le gouvernement de Pierre Urséolus II, et comment cette cérémonie avait pris son origine dans cette conquête. Mais si le doge ne s’occupa nullement du chant des musiciens, il n’en fut pas ainsi de la dogaresse ; toute cette histoire fut perdue pour elle. Elle était tout attentive aux doux sons qui semblaient planer sur la mer, et lorsqu’ils cessèrent de se