Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 3, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/166

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— Pauvre innocent ! dit la vieille en riant. Ne vois-tu pas que la belle Annunziata t’aime de toutes les forces de son âme, qu’elle éprouve tous les tourmens d’amour qui aient jamais déchiré un cœur de femme ? Enfant, viens demain, à la nuit sombre , te glisser dans le palais ducal. Dans la seconde galerie, à la droite du grand escalier, tu me trouveras, et là, nous verrons ce qui se passera.

Le lendemain, lorsqu’Antonio , brûlant de désirs, franchit les hautes marches du palais ducal, il se sentit tremblant et éploré, comme s’il eût été sur le point de commettre un grand crime. Force lui fut de s’appuyer contre une colonne, à l’entrée de la galerie qui lui avait été indiquée. Tout-à-coup, il se vit environné d’un éclat de flambeaux , et avant qu’il pût s’éloigner, il se trouva devant le vieux Bodoeri, qui s’avançait précédé par quelques pages portant des torches.