Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 3, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/210

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regardant le vieillard d’un air de mépris.

» — J’ai perdu toute ma fortune à votre banque, répondit Vertua ; il ne me reste rien, rien…… Je ne sais où je poserai demain ma tête, comment j’apaiserai ma faim ; chevalier, je cherche auprès de vous mon refuge. Prêtez-moi la dixième partie de la somme que vous venez de me gagner, afin que je recommence mon commerce et que je me retire de cette misère.

» — A quoi songez-vous, signor Vertua ? dit le chevalier ; ne savez-vous pas qu’un banquier ne doit jamais rendre l’argent de son gain ? Cela choque toutes les règles, dont je ne m’écarte jamais.

» — Vous avez raison, chevalier, reprit Vertua. Mes prétentions étaient absurdes, exagérées. La dixième partie ! non, prêtez-moi seulement la vingtième.

» — Je vous dis, répondit le chevalier