Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 3, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/221

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pouvaient suffisamment nourrir son père ; elle le conjurait en versant des larmes de ne pas s’abandonner à la douleur : car elle se trouverait plus heureuse de coudre, de broder, de chanter pour son père, que lorsque tous ces talens ne servaient qu’à son plaisir.

» Quel pécheur endurci eût pu demeurer indifférent à la vue d’Angela dans tout l’éclat de sa beauté, consolant son vieux père, et lui prodiguant tous les trésors de son cœur, tous les témoignages de l’affection et de la piété filiale !

» Le chevalier éprouva un tourment et un remords violens. Angela lui semblait un ange devant lequel disparaissaient toutes les illusions de la folie, tous les égaremens du vice ; il se sentit embrasé d’une flamme nouvelle qui changea tout son être. Le chevalier n’avait jamais aimé. Le moment où il vit Angela fut pour