Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 3, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/222

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lui une source de tourmens sans espoir ; car tel qu’il devait paraître aux yeux de cette jeune fille, il ne pouvait espérer de la toucher. Il voulut parler ; mais les paroles lui manquèrent : sa voix s’éteignit, et il eut peine à prononcer ces mots : — Signor Vertua… écoutez-moi… je ne vous ai rien gagné, rien. — Voici ma cassette ; elle est à vous. Je vous dois encore autre chose… je suis votre débiteur… prenez, prenez.

» — O ma fille ! s’écria Vertua.

» Mais Angela se releva, s’avança vers le chevalier, le mesura d’un fier regard, et lui dit avec fermeté : — Chevalier, apprenez qu’il est quelque chose de plus élevé que la fortune et l’argent ; les sentimens qui vous sont étrangers et qui nous donnent des consolations célestes. Ce sont ceux qui nous apprennent à repousser vos dons avec mépris ! — Gardez le trésor auquel est attachée la ma-