Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 3, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/234

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sur sa table. Mais le bonheur d’Angela, qui n’avait été qu’un rêve de courte durée, fut cruellement détruit. Le chevalier la traita avec indifférence, avec mépris même ! Souvent il passait des semaines, des mois sans la voir ; un vieux régisseur dirigeait la maison ; les laquais changeaient sans cesse, selon le caprice du chevalier ; et Angela, devenue étrangère dans son intérieur, ne trouvait nulle part une consolation. Souvent, dans ses nuits sans sommeil, elle écoutait le bruit de la voiture du chevalier qui rentrait dans la maison ; elle entendait transporter sa lourde cassette ; elle entendait les brusques monosyllabes qu’il adressait à ses gens ; puis la porte de son appartement se refermait à grand bruit, et alors un torrent de larmes s’échappait des yeux de la pauvre Angela ; elle prononçait quelquefois, dans son désespoir, le nom de Duvernet, et elle sup-