Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 3, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/238

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tièrement épuisée, et qu’il ne possédât plus que deux mille ducats en papier.

» Le chevalier courut tout le jour pour réaliser ce papier, et revint le soir fort tard à la maison. A l’entrée de la nuit, il mit ses dernières pièces d’or dans sa poche, et il se disposait à sortir, lorsque Angela, qui se doutait de ce qui se passait, lui barra le chemin, se jeta à ses genoux qu’elle arrosa de larmes, et le conjura, au nom du ciel, de renoncer à son dessein, et de ne pas la plonger dans le désespoir et dans la misère.

» Le chevalier la releva, la pressa douloureusement contre son sein, et lui dit d’une voix sourde : — Angela, ma chère Angela ! je ne puis céder à ta prière. — Mais demain, demain, tous tes soucis seront effacés ; car je te jure, par tout ce qui est sacré, qu’aujourd’hui je joue pour la dernière fois ! Sois tranquille, ma chère enfant ; dors, rêve d’heureux