Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 3, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/237

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res, tenait la plus riche banque de Gènes. Le cœur plein de haine et d’envie, le chevalier s’y rendit, nourrissant en secret l’espoir de lutter contre lui. Le colonel le reçut avec gaîté, et s’écria que le jeu allait enfin avoir quelque valeur, puisque le chevalier de Ménars arrivait avec son étoile.

» En effet, dès les premières tailles, les cartes vinrent au chevalier comme de coutume ; mais lorsque, se fiant à son bonheur habituel, il s’écria enfin : — ""va, banque !"" il perdit d’un seul coup une somme immense.

» Le colonel, qui se montrait d’ordinaire froid dans le gain comme dans la perte, ramassa l’or du chevalier avec tous les signes de la joie la plus vive. Dès ce moment, la fortune abandonna totalement son favori.

» Chaque nuit il joua , chaque nuit il perdit, jusqu’à ce que sa fortune fût en-