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Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 3, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/50

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tait, en flottant, les violons attachés à la muraille. Je ne pus retenir un cri d’effroi, lorsque le crêpe vint frapper mon visage, au moment où le conseiller passa devant moi, en tournant rapidement. Il me semblait qu’il allait m’envelopper avec lui dans les voiles funèbres qui obscurcissaient son intelligence. Tout à coup il s’arrêta devant moi, et me dit de sa voix modulée : — Mon fils ! pourquoi crier ainsi ? as-tu vu l’ange de la mort ? il précède toujours la cérémonie.

Il s’avança au milieu de la chambre, arracha l’archet de son ceinturon, le leva des deux mains au-dessus de sa tête, et le brisa si violemment qu’il vola en mille débris. Crespel s’écria en riant hautement : — Maintenant la baguette est brisée sur moi[1] Oh, je suis libre !  : —

  1. C’est ainsi qu’on annonce un arrêt de mort en Allemagne.

    Trad.