Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 3, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/51

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Libre ! Vivat ! je suis libre ! je ne ferai plus de violons ! — Plus de violons ! Viva la libertà ! — Et il se remit à chanter d’une façon terrible sa joyeuse chanson, et à sauter dans la chambre. Plein d’horreur, je me disposais à m’échapper, mais le conseiller me retint d’une main vigoureuse, tout en me disant d’un ton calme ; — Restez, messire étudiant. Ne prenez pas pour de la folie ces accès d’une douleur qui me tue ; tout cela n’est arrivé que parce que je me suis fait dernièrement une robe de chambre dans laquelle je voulais avoir l’air du destin ou de Dieu ! — Il continua à parler sans suite et sans raison, et finit par tomber accablé d’épuisement et de fatigue. La vieille servante accourut à mes cris, et je respirai lorsque je me trouvai enfin en liberté.

Je ne doutai pas un instant que Crespel n’eût perdu l’esprit. Le professeur