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Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 4, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/106

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baron alla droit à Albertine, qu’il n’avait jamais vue. — Ma belle demoiselle, dit-il , je viens en personne me jeter à vos genoux ; ce qui n’est qu’une façon de dire, car le baron Benjamin Manassé ne se jette aux genoux de personne ; cela signifie simplement que je viens vous demander un baiser.

A ces mots, il voulut l’embrasser ; mais il s’opéra aussitôt un changement qui frappa tout le monde de surprise.

Le nez recourbé de Benjamin acquit instantanément une longueur immense et se projeta avec un bruit violent sur la muraille. Le baron recula de quelques pas, et son nez se retira ; il se rapprocha d’Albertine, le nez reprit son essor ; bref, le nerf olfactif du jeune Israélite s’allongea et se diminua comme une trombonne.

— Maudit magicien ! mugissait Manassé. Et toi, infâme Vosswinkel, tu as