Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 4, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/132

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— Allons, allons, dit l’orfèvre, il est encore un moyen de vous tirer d’embarras.

— Lequel ? dit le conseiller en s’arrêtant tout à coup, et en regardant fixement Léonard. Je consens à tout.

— Avez-vous vu au théâtre le Marchand de Venise ? demanda l’orfèvre.

— C’est une pièce où M. Devrient[1] joue un juif cruel, nommé Shylock, qui brûle d’envie d’avoir la chair d’un négociant, dit le conseiller. Sans doute j'ai vu cette pièce ; mais où voulez-vous en venir ?

— Puisque vous connaissez le Marchand de Venise, vous vous souviendrez qu’il s’y trouve une certaine demoiselle Porcia, dont le père a mis en quelque sorte la main en loterie par une disposition testamentaire. On dispose

  1. Célèbre acteur de Berlin.