Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 4, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/136

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cable, car il était devenu tout à coup invisible, et ne lui avait pas seulement adressé un léger message d’amour. Le samedi qui précéda le jour fatal, Albertine était assise, à la nuit noire, dans sa chambre solitaire. Tout entière à la pensée du malheur qui la menaçait, elle réfléchissait s’il ne valait pas mieux prendre une résolution subite et fuir la maison paternelle, plutôt que d’attendre qu’on la forçât d’épouser le vieux secrétaire privé, ou l’odieux baron Benjamin. Elle se mit alors à songer au mystérieux orfèvre et à ses enchantemens, et l’espoir entra dans son âme. Elle éprouva le plus vif besoin de parler à Léonard, et les idées surnaturelles qui s’attachaient à lui firent qu’elle s’attendit presque à le voir apparaître d’une façon bizarre.

Aussi Albertine ne fut-elle pas effrayée en entendant la voix de Léonard, qui lui parla ainsi d’une voix douce :