Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 4, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/137

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— Chère enfant, laisse là ta tristesse et tous les chagrins de ton cœur. Sache qu’Edmond est mon protégé et que je l’assisterai de tout mon pouvoir. Sache aussi que c’est moi qui ai engagé ton père à mettre ta main en loterie, et ne sois pas inquiète du résultat.

Albertine se jeta aux genoux de Léonard, elle lui baisa les mains, et lui exprima toute sa reconnaissance ; elle lui jura qu’elle se trouvait heureuse de le voir, qu’en dépit de tous ses enchantemens, il ne lui causait nul effroi, et lui demanda enfin qui il était et d’où lui venait sa puissance.

— Ah ! ma chère enfant, dit Léonard en souriant, il me serait difficile de te dire qui je suis ; en cela je ressemble à beaucoup de gens qui connaissent mieux les aventures des autres que leur propre histoire. — Apprends donc, mon enfant, qu’on ne me tient pour personne autre