Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 4, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/164

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naissons cependant l’origine, retentissent à nos oreilles comme un bruit effrayant et réveillent en nous des idées tristes et lugubres ? — Mais le plus merveilleux de ces sons, c’est la musique aérienne, dite la musique du diable, dans l’île de Ceylan et dans les pays environnans, dont parle Schubert dans ses Nuits d’histoire naturelle. Cette voix se fait entendre dans les soirées paisibles, semblable à une voix humaine et plaintive ; tantôt elle retentit de fort près et tantôt dans le lointain, s’éloignant peu à peu. Elle cause une impression si profonde que les observateurs les plus sensés et les plus calmes n’ont pu se défendre, en l’entendant, d’un vif effroi.

— Rien n’est plus vrai, dit Maurice en interrompant son ami. Je ne suis jamais allé à Ceylan ; cependant j’ai entendu cette voix surnaturelle, et non pas moi seulement, mais tous ceux qui l’ont