Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 4, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/179

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scorpion ! — Comment te peindre ma surprise, ma douleur ! Les parens de la jeune fille ne pouvaient comprendre le changement qui s’était opéré en elle ; jamais elle n’avait prêté l’oreille aux propos du comte. Le père me cacha dans son palais, et mit tous ses soins à me faire évader de Naples. Fustigé par toutes les furies, je partis d’un trait pour Saint-Pétersbourg. — Non , ce n’est pas la trahison de ma maîtresse, c’est un secret terrible qui consume ma vie. Depuis cette malheureuse journée de Naples, je suis poursuivi par toutes les terreurs de l’enfer ! Souvent le jour, plus souvent encore la nuit, j’entends, tantôt de loin, tantôt près de moi, comme le râlement d’un agonisant. C’est la voix du comte que j’ai tué, qui retentit dans mon âme. Au milieu du grondement de la mitraille, à travers les feux roulans des bataillons, cet affreux gémissement retentit à mes