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Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 4, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/190

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J’ai comme un souvenir confus, je me rappelle presque un songe qui m’a montré ce comte au milieu de circonstances terribles ! J’ai le pressentiment que, partout où il se montre, éclate un événement funeste. — As-tu remarqué comme ses regards se portaient souvent sur Angélique, comme alors une longue veine se colorait de sang sur ses joues pâles ? Les paroles qu’il m’adressait avaient un son ironique qui me faisait tressaillir. Il en veut à notre amour ; mais je serai sur son chemin jusqu’à la mort !

Il s’était écoulé quelque temps depuis cet entretien. Le comte, en visitant toujours de plus en plus souvent la maison du colonel, s’était rendu indispensable. On était tombé d’accord sur l’injustice qu’il y avait eu à lui trouver un air mystérieux et étrange. — Le comte lui-même ne devait-il pas nous trouver des gens fort mystérieux et fort étranges