Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 4, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/197

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ment effacé, et qu’elle le voyait avec plaisir.

— Eh bien ! s’écria le colonel plein de joie, le ciel soit loué ! Le comte Aldini, ce noble seigneur, il t’adore du fond de son âme, ma chère enfant ; il demande ta main, et tu ne la lui refuseras pas.

A peine le colonel eut-il prononcé ces paroles qu’Angélique poussa un profond soupir et tomba presque sans vie. La baronne la reçut dans ses bras en jetant un regard expressif sur le colonel muet et consterné à la vue de la pauvre enfant, dont les traits étaient couverts d’une pâleur mortelle. — Angélique reprit ses sens peu à peu, un torrent de larmes s’échappa de ses yeux, et elle s’écria d’une voix lamentable : — Le comte, le terrible comte ! — Non, non, jamais !

Le colonel la conjura, à plusieurs reprises et avec toute la douceur imagi-