Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 4, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/198

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

nable, de lui dire au nom du ciel pourquoi le comte lui semblait si terrible. Angélique avoua alors que, au moment où son père lui avait dit que le comte l’aimait, un rêve affreux qu’elle avait fait dans la nuit du quatorzième anniversaire de sa naissance s’était représenté dans toute sa force à sa mémoire, d’où il s’était effacé depuis cette nuit même, sans qu’elle eût jamais pu se rappeler une seule de ses images. — Je me promenais dans un riant jardin, dit Angélique ; il s’y trouvait des arbustes rares et des fleurs étrangères. Tout à coup je m’arrêtai devant un arbre merveilleux dont les feuilles sombres, larges et odorantes, ressemblaient à celles d’un platane. Ses branches s’agitaient si doucement ! Elles murmuraient mon nom et m’invitaient à me reposer à leur ombre. Irrésistiblement entraînée par une force invisible, je tombai sur le ga-