Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 4, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/210

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cheveux épars, pâle, et les traits immobiles. — Marguerite, quelle est cette folie ? s’écria le colonel. Mais Marguerite, sans le regarder, s’avança lentement vers le major, posa sa main glacée sur son sein, plaça un baiser presque insensible sur son front, et murmura d’une voix sourde :— Que le baiser d’une mourante porte bonheur au joyeux fiancé ! — Et elle tomba sans mouvement.

— La malheureuse se meurt d’amour pour le major ! dit Dagobert bas au comte.

— Je le sais ! répondit le comte. Sans nul doute, elle a fait la folie de prendre du poison.

— Au nom du ciel ! s’écria Dagobert épouvanté ; et il s’élança sur le fauteuil où l’on avait déposé Marguerite. Angélique et la baronne étaient auprès d’elle, lui faisant respirer des sels et lui frottant le front d’eaux spiritueuses. Lorsque