Aller au contenu

Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 4, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/228

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

revint au château avec le médecin. En chemin il changea vingt fois de résolution ; il ne savait s’il devait cacher cet événement à la pauvre Angélique, ou se hasarder à tout lui dire avec calme.

En entrant dans la salle, il y trouva tout en désordre. Au milieu d’une conversation tranquille, les yeux d’Angélique s’étaient fermés tout à coup, et elle était tombée évanouie. Elle était étendue sur un sopha dans la chambre voisine. Non pas défaite, ni pâle ; mais les couleurs de ses joues étaient plus vermeilles, un charme inexprimable, une sorte d’extase céleste était répandue sur ses traits. — Le médecin, après l’avoir long-temps contemplée avec étonnement, assura qu’elle ne courait pas le moindre danger, et que mademoiselle de Grenville se trouvait plongée, d’une manière inconcevable, il est vrai, dans un sommeil magnétique. Il n’osait prendre sur lui de l’arracher à