avec sa fille. Le conseiller espérait que Tusmann se contenterait d’une somme modique ; cette considération l’emporta sur toutes les autres ; et au dix-huitième anniversaire de la naissance d’AlBertine , il fit part de son projet au secrétaire privé. Celui-ci en parut fort effrayé. Il ne pouvait s’habituer à la pensée hardie de consommer un mariage, et surtout avec une fille jeune et charmante. Peu à peu il s’y accoutuma cependant, et il déclara au conseiller qu’il était résolu de franchir le pas difficile : car comme celui-ci l’embrassa en l’appelant son cher gendre, Tusmann se regarda déjà comme l’époux d’Albertine, sans que celle-ci eût encore le moindre pressentiment de ce qui devait lui advenir.
Au lever du jour, qui suivit la nuit de son aventure dans le cabaret de la place Alexandre, le secrétaire privé de chancellerie se précipita, pâle et défait,