Aller au contenu

Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 4, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/70

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

dans la chambre du conseiller Melchior Vosswinkel. Le conseiller ne fut pas peu effrayé, car Tusmann ne le visitait jamais à cette heure, et tout son extérieur annonçait quelque chose de funeste.

— Mon cher secrétaire, s’écria-t-il, d’où viens-tu de la sorte ? Qu’est-il donc arrivé ?

Tusmann se jeta d’un air épuisé dans un fauteuil, et, après avoir repris haleine durant quelques minutes, il dit d’une voix tremblante : — Mon cher conseiller, tel que tu me vois, avec ces habits et la sagesse politique de Thomasius dans ma poche, je viens de la rue de Spandau, où je me suis promené de long en large, depuis hier minuit. — Je n’ai pas fait un pas vers ma maison, je n’ai pas vu l’ombre d’un lit, je n’ai pas fermé les paupières !

Et Tusmann se mit à raconter au conseiller tout ce qui s’était passé dans la